Deux écrans dos à dos, entrée-sortie libres et une programmation soigneusement sélectionnée : bienvenue à l’IDéal Cinéma ! Un espace de 200 m2 sur le Cabaret Vert, conçu avec la complicité des étudiants de l’ESAD de Reims et la Pellicule Ensorcelée. On se fait une toile ?
un moment d’évasion
Vaquer d’un écran à l’autre au gré de vos envies et de la programmation qui change toutes les deux heures : voici la promesse de l’IDéal Cinéma qui projettera ses découvertes pour la 17ème fois au Cabaret Vert en 2022. Devant la toile, des cinéphiles bien sûr, mais aussi une foule de curieux. “Pour moi, c’est un endroit idéal pour souffler entre deux pogos, explique Jérôme Descamps, programmateur et responsable de l’association La Pellicule Ensorcelée. D’ailleurs, au-delà de la programmation, nous sommes sensibles au confort des spectateurs avec des conditions de visionnage très reposantes”. Unique en son genre, l’IDéal Cinéma sera ainsi doté de tapis tout confort et de moelleux coussins pour détendre et soulager les jambes éreintées par l’enchaînement des concerts. Le confort d’écoute sera également optimal grâce aux casques distribués à chaque spectateur. Enfin, le système de séances en continu permet aux plus concentrés de ne jamais voir deux fois le même film pendant le week-end.
Faire écho aux autres disciplines du festival
Zombillénium
Zone de chill-out, ce cinéma éphémère offre surtout une solide programmation tous azimuts, concoctée par les bienveillants sorciers de la Pellicule Ensorcelée, une association culturelle de Charleville-Mézières. Son mantra ? Offrir aux festivaliers une sélection de haute volée, alternant entre rendez-vous récurrents et découvertes visuelles, tout en privilégiant le lien entre les autres arts présents au Cabaret Vert. Après avoir diffusé en ouverture les meilleurs clips de la programmation 2022 (dont un focus sur les clips de Lil Nas X), l’IDéal Cinéma proposera par exemple la projection d’un documentaire sur Hub (Humbert Chabuel) qui sera présent à l’espace bande-dessinée durant le festival. Il se mettra également à l’heure des familles, le dimanche, avec le dessin animé “Zombillénium” d’Arthur de Pins, en sa présence. Certains documentaires engagés comme « Nous le Peuple » de Claudine Bories et Patrice Chagnard, « Taming the garden » de Salomé Jashi ou encore « Burial » d’Emilija Skarnulyte feront également écho aux tables-rondes organisées au sein de l’IDéal, le Do Tank ! du festival. Autre exemple : le docu-fiction “Municipale”, réalisé par Thomas Paulot et tourné à Revin.
“Cette projection sera assurément un des temps forts de la programmation et questionne notre rapport à la politique locale, à l’engagement et à la citoyenneté”
explique Jérôme Descamps. Cette fiction pénètre élégamment le réel pendant la dernière campagne des municipales. Revin (dans les Ardennes) se prépare à élire son maire quand un individu inconnu de tous se porte candidat. Cet intrus n’est autre qu’un comédien, qui va entraîner toute la ville dans une fiction politique. Comment se décide le quotidien et l’avenir des villes moyennes ? Comment vit-on la citoyenneté au quotidien ? Autant de questions qui seront d’ailleurs évoquées à l’issue de la projection lors d’un débat.
Mouches, garçons dans le vent et moment chauds
La mouche
Comme à son habitude, l’IDéal Cinéma proposera également “Minuit moins une”, un rendez-vous étonnant tous les soirs à 23 heures (dimanche excepté). Un concept de ciné-nocturne qui proposera des formats originaux comme le Recto/Verso dans lequel un grand classique du cinéma affrontera son remake. Avec par exemple, dès le jeudi un match entre « La Mouche noire » de Kurt Neumann (1958) et son remake (« La Mouche ») de David Cronenberg (sorti en 1986). Ou le lendemain, un duel autour des Beatles (« Help ! » de Richard Lester (1965) VS « Yellow Submarine » de George Dunning (1968)), en écho à l’exposition Get back ! à l’espace BD. Gageons que la Beatlemania reprendra du service, le temps d’une soirée à Charleville-Mézières en 2022. Enfin, pour n’oublier aucune facette du 7ème art, “Minuit moins une” proposera également une sélection de courts-métrages baptisée “hot hot hot” qui mettra en avant les réalisatrices immergées dans l’univers de la pornographie. Ne faites pas les timides, on s’y croisera.
Coquin, rock’n’roll, familiale et engagé, cette année encore, l’IDéal Cinéma – et ses 65 films programmés devrait tenir toutes ses promesses. Bonne(s) séance(s) !
Paul B
