Plonger son visage dans une tête en bois. S’émerveiller devant un spectacle de flammes. S’accorder une balade sonore en solitaire. Du monumental à l’intime, la programmation arts de rue 2022 promet aux festivaliers de s’évader sans quitter le Cabaret Vert. Suivez-le guide !
Une installation gigantesque en forme de feu de joie pour fêter les retrouvailles du festival avec son public. C’est la création monumentale imaginée par la Compagnie Carabosse, pour le Cabaret Vert 2022. Spectaculaire et fédérateur, cet événement autour du feu sous toutes ses formes sera présenté de vingt heures à minuit, du jeudi au samedi. Un rendez-vous attendu qui rendra aussi hommage à l’histoire du festival. “Les arts de rue sont présents depuis la première édition. Ils ont progressivement pris de plus en plus de place jusqu’à devenir un élément majeur du Cabaret Vert, explique Moïse Poisson, responsable de la programmation du Temps des Freaks. Lors des premières années, les arts de rue étaient essentiellement représentés par des cracheurs de feu. L’installation de la Compagnie Carabosse sera une sorte de clin d’œil à cette époque des débuts”. Accessible à toutes et tous, elle se déploiera sur l’ensemble du square Bayard et jusque sur le toit de l’espace BD.
Seul avec du monde autour
En plus de ce symbole tout feu tout flamme, Le Temps des Freaks – l’espace arts de rue du Cabaret Vert – proposera en 2022, du jeudi au dimanche, une programmation imaginée autour du thème “Du monumental à l’intime”. Objectif ? Proposer à la fois des moments de partage collectifs (spectacles, installations…), mais aussi des expériences en solitaire. Dans cet esprit, la compagnie Electric Circus proposera “Headspace”, un entresort marionnettique composé de trois spectacles d’automates pour trois spectateurs. En plongeant sa tête dans l’un des trois visages géants, le festivalier
embarquera pour un voyage onirique de deux minutes. Autre proposition en solo : « Portraits d’ici » par la Compagnie La Bouillonnante.
“Le format est celui d’une visite audio de 30 à 40 minutes durant laquelle le promeneur pourra découvrir, entre autres, la vivacité du territoire et des habitants qui accueillent le Cabaret Vert à travers d’une proposition poétique originale. La compagnie sera en résidence pendant une semaine pour rencontrer et interviewer des personnes de Charleville-Mezières. Le septième jour de la résidence coïncidera avec l’ouverture du Temps des Freaks. C’est une création commandée pour le festival mais qui sera pérennisée ensuite”. Autrement dit : même après la fermeture des portes du Cabaret Vert, il devrait être possible de rejouer cette balade sur le site du festival. En plus petit comité bien sûr.
Des spectacles et des sourires
Espace naturel de détente et de curiosité unique sur le festival (avec ses jeux en bois, ses pelouses ou ses arbres anciens), Le Temps des Freaks ouvrira également ses portes à un rendez-vous collectif à partager en bonne(s) compagnie(s). « Le Faux Orchestre », soit la dernière création musicalo-marionnettique de Santiago Moreno. Durant ce drôle de concert aux sonorités sud-américaines, deux musiciens sont assis dos à dos : l’un est vrai et l’autre faux. Un spectacle à écouter les yeux grands ouverts qui réinterprète l’art de la marionnette dont, rappellons-le, Charleville-Mézières est la capitale mondiale. D’ailleurs, en parlant de Santiago, il se murmure que celui-ci pourrait faire quelques apparitions impromptues, le dimanche, sous les traits d’un homme-orchestre. Toujours au rayon des surprises, quelques concerts acoustiques viendront parsemer, chaque jour, le Temps des Freaks à l’heure de l’apéro. Idéal pour accompagner l’hydromel artisanal proposé au bar.
“La force du Temps des Freaks c’est de réussir à fidéliser des spectateurs qui parfois tombent sur le square Bayard par hasard. Parce qu’ils ont été attirés par le nom sur le plan ou parce qu’on leur a dit que c’était un endroit agréable pour se reposer et bien manger à petit prix comme notre fameuse patate freaks et son jambon d’Ardenne. Finalement il se prennent au jeu, découvrent les différents spectacles et reviennent les jours suivants avec des amis. Dans ces cas-là, on se dit qu’on a relevé notre défi”
conclut Moïse Poisson. En moyenne, un cabaretier sur deux fait une halte au Temps des Freaks pendant le festival.
Rendez-vous au Square Bayard, seul ou à plusieurs, du 18 au 21 août.
BRDR
Les habitués du festival savent de longue date que derrière l’appellation Le Temps des Freaks se cache l’espace arts de rue du Cabaret Vert. Un nom de baptême présent depuis la création de ce lieu spécifique. Les moins initiés seront sans doute preneur d’un peu plus de détails. “Le ‘freak’ c’est l’étranger, explique Moïse Poisson. C’est celui qu’on regarde de loin et qui peut même faire un peu peur. Pourtant, lorsqu’on s’en approche, le ‘Freak’ peut également fasciner, émerveiller, attendrir… C’est une idée que j’aime car cela donne au terme cet aspect décalé et fantasque qui résonne bien avec l’univers des Arts de Rue. Cela colle aussi avec l’imaginaire que j’essaye d’avoir lorsque je travaille sur la programmation du festival”. CQFD