12.04.2022
Cabaret durable

Développement durable : le festival du monde d’après

La joie de retrouver le Cabaret Vert en 2022 n’éclipse pas l’urgence climatique qui pèse aujourd’hui sur l’avenir de notre planète. De quoi renforcer la conviction historique de l’équipe du festival de faire du Cabaret Vert un laboratoire d’actions pour un monde plus durable. 

Cette fois c’est clair : la décarbonation n’est plus en option.

En 2022, à l’heure où les crises sanitaires, écologiques, politiques, militaires et énergétiques se succèdent, toutes les activités humaines, dont les activités culturelles et événementielles, vont devoir se pencher sur la question de leurs impacts. Nous voulons continuer d’être pionnier sur ce sujet

annonce d’emblée Jean Perrissin, responsable développement durable et qualité du Cabaret Vert. La prochaine édition du festival constituera une année de référence, avec un premier bilan carbone. L’ambition? Mesurer l’impact carbone du festival, se fixer des objectifs audacieux autour d’une stratégie bas-carbone sur plusieurs éditions. A commencer par la question des transports.

Nous sommes un festival de centre-ville avec de grosses problématiques de stationnement. Nous sommes aussi sur un territoire rural peu pourvu en transports collectifs. À un moment donné, ce n’est pas le Cabaret Vert qui va décider d’ouvrir une route ou de construire une voie ferrée. Mais malgré tout, nous voulons nous mobiliser sur cette question-là de manière volontariste en incitant à des changements de comportements”

Convergence Vélos

Preuve que la roue tourne : le vélo sera à l’honneur de cette édition 2022. Service de parking à vélos sécurisé, petites réparations de votre bécane en partenariat avec l’association Ma Ville à Vélo, distribution de gilets de sécurité pour rentrer à bon port… Cette année tout sera fait pour vous encourager à remonter sur votre bicyclette. En témoigne la convergence organisée le dimanche 21 août 2022 : des centaines de cyclistes vont se rejoindre place Ducale après avoir cheminé sur différents parcours balisés. De quoi entamer une déambulation jusqu’au site du festival, avant de partager un pique-nique sur la grande scène qui leur sera réservée.   

Faire du durable sur un événement éphémère 

La Macérienne

Impossible, schizophrène, délirant ? Et pourtant, le Cabaret Vert s’engage sur des projets majeurs qui vont bien au-delà des quatre jours du festival. La Macérienne, site de 10.000m²  considéré comme un vestige du passé industriel de Charleville-Mézières, est ainsi en passe d’être entièrement dépolluée. Bureaux du festival et lieu de stockage, le bâtiment est également en cours de réhabilitation et accueillera prochainement un tiers-lieu. Mais, ce n’est pas tout. L’équipe du festival souhaite relancer les anciennes turbines hydroélectriques de la zone pour produire de l’électricité verte sur le festival. De l’agglomération aux partenaires et opérateurs, tout le monde met la main à la pâte pour laisser une empreinte durable sur le territoire. Un projet unique à l’échelle d’un festival, comme l’explique Jean Perrissin :

Avec ce projet, notre souhait est vraiment de traiter de sujets de fond. Cela permet de réhabiliter un site qui, il y a encore une quinzaine d’années, était une véritable poubelle à ciel ouvert: le nettoyer, faire en sorte que la population puisse se réapproprier cet espace et lui redonner une nouvelle vie.” 

“Do Tank !” : passer véritablement à l’action  

Vous l’aurez compris, au Cabaret Vert, on vise l’IDéal, avec des animations, des conférences, des ateliers, des partages d’expériences sur des grands sujets de société. Oui, mais toujours pour passer à l’action. Nous ne sommes plus dans une période où nous pouvons nous permettre de penser – même si c’est intéressant de réfléchir. Là maintenant, il faut agir. C’est pourquoi le traditionnel ‘Think tank’ du festival a laissé place à un ‘Do tank’”.

L’IDéal

Ecologie, sobriété, lanceurs d’alerte, alimentation, démocratie… Des thèmes forts qui ressortiront des échanges prévus à l’espace IDéal, comme au camping.  Un grand plan de prévention des violences sexuelles sera également sur la table. Avec l’ambition de former les équipes du festival – 200 encadrants et 2300 bénévoles – à adopter les bons réflexes et protocoles de prises en charge, mais aussi d’accueillir des associations pour informer les festivaliers. Les enjeux sont de taille sur un événement qui ne cesse de grandir.

Bien sûr, les sceptiques diront que finalement le modèle idéal de l’éco-festival est celui du festival qui n’aurait pas lieu. Mais est-ce vraiment souhaitable ? Ces deux dernières années, chacun a pu mesurer l’importance de la fête et de la culture pour la vitalité de nos sociétés. Sans oublier l’impact local d’un festival qui dynamise l’économie, développe l’attractivité du territoire, fédère un tissu d’acteurs régionaux publics et privés, et, plus généralement, redore l’image des Ardennes.

Le festival de demain, c’est un festival qui doit être conscient de son impact, de ses limites, de ses responsabilités. Il n’y a pas de modèle particulier. Mais si nous avançons, en nous posant les bonnes questions, c’est déjà un grand pas”

Le passage à l’action n’est plus une option. 

Stéphanie Prouvost 

Vert est le Cabaret : la belle histoire

Le développement durable au Cabaret Vert n’est pas un effet de mode. Marqué au fer vert depuis sa première édition, le festival fédère toutes les énergies autour de ces engagements: plus de 300 bénévoles dédiés donnent le ton et les prestataires s’alignent sans cesse sur le plan de route du Cabaret Vert. Et aujourd’hui, quel parcours ! On est loin de la charte de l’environnement établie en 2005 qui se concentrait sur deux objectifs: la gestion des déchets et l’alimentation. Le festival se fixe de nouveaux défis environnementaux ambitieux (notamment la décarbonation) et questionne son impact social et économique. Pour Jean Perrissin, responsable développement durable et qualité pour le Cabaret Vert, cette stratégie est toute naturelle : le développement durable n’est pas vécu comme une contrainte puisque nous appliquons cette démarche depuis la première édition. Nous le vivons plutôt comme quelque chose qui contribue à la qualité du festival, qui participe à la fidélisation du public. Nous nous rendons compte que notre public est attentif à ces efforts sur la qualité d’accueil, de restauration, d’entretien du site. C’est donc un cercle vertueux. Et, ça permet aussi de vivre une expérience particulière qu’on ne retrouve qu’au Cabaret Vert”.  

75%
des déchets collectés par le festival sont valorisés dans des filières de recyclage agréées
4.86 tonnes
de biodéchets transformés en compost en 2019
100%
de la vaisselle utilisée sur les stands est de la vaisselle réutilisable ou compostable
90%
des ingrédients des stands d’alimentation proviennent de fournisseurs locaux (moins de 200 km de Charleville-Mézières)
100%
des bières proviennent de brasseries indépendantes et locales
58
arbres plantés sur l’espace camping en 2018 grâce à une opération de crowdfunding
100%
de toilettes sèches, le festival économise plus de 3 millions de litre d’eau par édition
5,37M€
de retombées locales générées par le festival sur le territoire d’Ardenne Métropole en 2019
1900
festivaliers ont profité de leur séjour sur le festival pour passer des vacances dans la région, en 2018
1€
c’est le prix du retour en train au départ des gares du Grand Est. Un prix symbolique proposé en partenariat avec la SNCF
9
stands de prévention-santé présents sur le festival.
100%
des compteurs provisoires du festival sont en abonnement chez Enercoop (coopérative d’électricité verte el locale) soit 25 000 kWh en 2019
40 000 €
de don par édition au Lion’s Club pour équiper les EPHAD des Ardennes en bornes musicales thérapeutiques

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